Il pleut aujourd'hui...Comme chacun de mes jours depuis
qu'elle m'a quitté....
Nous sommes le 19 Décembre, et depuis 1 an, chaque jour pour moi est gris et
triste...
Je me présente. Je m'appelle Enzo et j'ai 17 ans...
Tout vêtu de noir et tenant un mince bouquet de lys blancs, j'entre dans le
cimetière de la ville. Cela fait 1 an que je ne vis que pour trouver l'enflure
qui lui a fait ca... Mon visage pâle et meurtri par la sous-alimentation est
parsemé de larmes lorsque j'atteint la modeste tombe de ma bien aimée fiancée,
morte assassinée après avoir été violée...
"Ma moitié était si belle et tellement heureuse vivre ...!" pensai-je
en regardant sa photo à côté de son nom : Camille Maddox.
Soupirant, las de ne pouvoir la serrer dans mes bras, je posai ce si beau
et mélancolique beaucoup devant la plaque commémorative "A ma chère et
tendre Camille, je t'aimerai toujours comme au premier jour, mon petit
ange."
Mon petit ange ; c'est le surnom que je lui donnais...
Son rire cristallin accompagné d'un léger « voletage » de ses cheveux
d'or me faisait toujours penser à un ange. Lorsqu'elle me regardait avec ses
yeux d'azur et souriait, le monde n'avait plus aucune importance pour moi. Tout
ce qui comptait était elle, je la serrai alors dans mes bras et l'embrassai...
Camille... Ma princesse, l'amour de ma vie... Tu me manque tellement, chaque
jour est un enfer sans toi ! Je me meurs chaque jour de plus en plus, j'ai
envie de te rejoindre encore plus chaque jour, mon amour...
Le temps passe, et je pense à tous ces projets que nous ne pourrons jamais
réaliser... On voulait se marier, aller en lune de miel à Hawaï, fonder une
famille... Oh mon amour ! Je ne serai jamais papa... Jamais je ne verrai de
petite June ou de petit Théo courir dans notre maison...
J'éclate en sanglot, Camille, je veux mourir... Je ne peux plus vivre sans
toi... Tes baisers, tes câlins, tes rires, tes sourires et toutes tes petites
manières me manquent tellement... Tu hante mes jours et mes nuits, mes rêves
comme mes cauchemars !
Je revois presque toujours la même scène... Cet appel venant de toi, où tu criais...
Tu te faisais frapper. Ces cris me transpercèrent le cœur, les larmes coulaient
à flot sur mes joues ! Je courrais dans les rues de la ville, hurlant ton
prénom, espérant que tu sortes de ta cachette et me dise que ce n'était qu'une
blague... Malheureusement, quand je t'ai vue étendue sur le sol, dans cette
ruelle, j'ai compris que ce n'était pas une blague... J'ai hurlé à la mort ! Ma
moitié, ma raison de vivre !
J'ai immédiatement appelé les secours et me suis
accroupi à tes côtés, te serrant la main et te parlant pour que tu garde les
yeux ouverts... Tes yeux étaient devenus gris, ma Camille. Je te disais que
tout allait bien, que les secours allaient bientôt arriver. Calme, tu m'as
répondu "Ils vont arriver à temps pour constater mon décès..." -
"Ne dis pas de bêtises mon petit ange, tu va t'en sortir... Non Camille,
regardes moi, garde les yeux ouverts. Camille ! CAMIIILLE !!".
Ta main a lâché subitement la mienne et est tombée à terre. Ton visage meurtri
paraissait paisible, et si inexpressif... J'ai compris que tu venais de me
quitter, ma Camille...
Je me suis écroulé sur toi, pleurant toutes les larmes de mon corps, hurlant
ton prénom... Les secours sont arrivés... "Heure du décès, 21h38."
Ils t'ont emballée comme un vulgaire sac de viande, ma Camille ! J'avais honte
pour eux de faire ca...
Tu avais raison, mon petit ange, ils sont arrivés 20 minutes trop tard...
Si j'avais appelé les secours dès ton appel, ils auraient pu te sauver ! Tu seras
encore vivante, on aurait fondé notre petite famille... On aurait été heureux
nous deux...
Pendant 1 an j'ai cherché l'enflure qui t'as fais ca, ma Camille, il s'était
enfuit dans la nature, ce crevard !
Demain tu aurais eu 18 ans, mon amour...
J'ai décidé d'en finir avec tout ca, même si tu aurais souhaité le contraire,
que je continue ma vie... C'est trop dur...
Je caressai du bout du doigt une dernière fois ta photo. Je sortis de la poche
de mon manteau un poignard. Je pris une grande inspiration ; j'ai peur.
Qu'est-ce qui m'attends après ? Camille, certes, mais quoi d'autre ?
Je serrai le poignard, ouvrit mon manteau et ma chemise. J'ai peur, oh Camille
!
Je m’ouvris la joue, puis entamai mon torse... Faisant des C, des E et des
traits ne représentant rien. Je hurlai de douleur ! Bon dieu ce que ca fait MAL
!!
Je saigne... J'ai mal... Il le faut...
Je pris alors une dernière respiration... J e pris le poignard tombé à terre et
m'infligea 3 coups de couteau dans l'estomac, hurlant plus qu'à la mort ! Bon dieu
! Laissez-moi mouriiiir !!!
La respiration haletante, saignant à flot, je ressorti le poignard de mon
estomac...
Je suis allongé sur sa tombe, ensanglanté... La douleur m'envahit, et j'ai des
frissons dans les jambes... Mon amour, je serai bientôt à toi ...! Je respire
difficilement... La tombe de ma bien aimée est tapissée de mon sang, ainsi
qu'un lys de mon bouquet : une tâche en forme de cœur.
Un petit vieux venu rendre visite à sa femme me voit et frôle la crise
cardiaque. Il court à la cabine téléphonique de la rue et appelle les secours.
"Petit, qui t'as fais ca !?". Je n'ai pas la force de répondre... Je
m'efforce de montrer des yeux le poignard dans ma main droite, pendant sur le
côté de la tombe.
"Mais pourquoi !?" Cette fois-ci, regard vers la photo de Camille...
"Tiens bon, les pompiers vont arriver." Ouai, c'est ca ! Comme avec
Camille ! Ils sont arrivés, mais pour constater son décès...
Je ne sens plus mon corps, mon cerveau tambourine contre mes tempes... J'ai du
mal à garder les yeux ouverts... J'ai mal. Tellement mal... Mes yeux se ferment
peu à peu, ma main lâche le poignard ensanglanté. Je me sens partir, je vais
rejoindre ma Camille... J'attends ce moment depuis tellement longtemps ...!
Je me sens tout léger ! Je vois une lumière blanche, je m'avance vers elle. Au
loin, j’entends la sirène des pompiers ; je cours vers la lumière. Juste avant
de franchir la porte de lumière, j'entends au loin "Heure du décès, 19h03.
Il a rejoint sa fiancée maintenant..."
Je connais cette voix... C'est le même pompier qui a annoncé la mort de Camille
!
Elle et moi avons à présent 2 points communs en plus : le même pompier a
annoncé notre mort, et les secours sont arrivés 20 minutes trop tard pour nous
deux...
Commentaires
"Je posai ce si beau et mélancolique beaucoup devant la plaque..."
T'as marqué 'beaucoup' à la place de 'bouquet' ☺
C'est magnifique. Tu écris tellement bien, j'ai eu beaucoup de peine à réprimer une petite larme au coin de mes yeux.
Je te conseille de continuer à écrire; tu iras loin.
Haan ! Comme j'aime *o*
T'es trop douée. Tu m'étonnes que t'es tout le temps des 16 ;D
♥